mardi 22 septembre 2015

Méditation .




La méditation est l'offrande constante du monde (les perceptions), du corps (les sensations), des pensées, à la Présence.

Question:
Mais qui accomplit cette offrande ?
Réponse :
L'offrande véritable, résulte de la compréhension profonde qu'il n'y a personne  pour l'accomplir.

dimanche 13 septembre 2015

L'histoire de Marie-Louise, ou l'indignité de la société envers les faibles.




Tous ceux qui sont venus à une retraite ou à un stage à Apt, se souviennent de Marie-Louise, ma chère maman.
Depuis plus de 100 jours, suite à une chute ayant entrainée un traumatisme crânien puis un coma, elle lutte pour s'en sortir.
Ce n'est pas facile.
Le temps est tissé d'une succession de mieux, de rechutes, d'espoirs, de découragements.
Tout cela entouré de beaucoup d'Amour et de Présence.
Le contexte bien sûr, est important.
Il y a eu les urgences, la réanimation, la médecine, le service de suite de soins, et maintenant, les soins dits de longue durée (USLD).
Trouver une place dans ce service n'est pas facile car il y a beaucoup de demandes et peu de places.
Dans ce service, beaucoup de patients en fait resteront jusqu'à la fin de leurs jours.
Grabataires, Alzheimer, déments, ou atteints de pathologies  incurables.
On pourrait espérer que les conditions d'hospitalisation s'adoucissent dans ce contexte, autrement dit, que la société tente d'offrir à ses anciens, à ceux durement affectés par la maladie, une vie et surtout une fin meilleure.
Hélas, il n'en est rien.
Les nouvelles conditions frisent l'indignité.
Chambres à deux lits espacés de 40 cm, une armoire, une chaise, pas de table, sauf celle pour manger au lit.
Aucune intimité, bruits constants, gémissements, cris, odeurs, difficultés de cohabitation avec des voisins pas toujours faciles.
"Et si le  patient entre dans une phase irréversible, devant le conduire à mourir, que se
 passe t-il ?" avons nous demandé.
"Rien !" fut la réponse.
Le patient mourra dans son lit, à 40 cm de son voisin, dans le bruit et les allées et venues du personnel, des visiteurs des autres patients, sans aucun espace de tranquillité ou d'intimité, pour lui et ses proches.
Dans ce contexte, puant de souffrance, un seul rayon de soleil, un personnel dévoué, sympathique et à l'écoute.
Mais ce n'est pas toujours suffisant.
Ainsi est notre société, où un pays, parmi les plus riches du monde, réserve ce genre de sort à ses anciens, ou à ses malades.
Et nous le savons, il y a pire.
Ne dit-on pas que le degré de civilisation d'une société se mesure au sort qu'elle réserve aux plus faibles ?
Et bien il est clair qu'il ne fait pas bon dans notre monde faire partie des faibles, des malades, des vieux, des pauvres, des infirmes, des détenus, des minorités, des sans-papiers, etc, etc....
Comment en arrivons nous à ces conditions indignes imposées aux plus faibles?
La réponse est simple, elle n'est pas dans l'absence de moyens ou d'argent, là n'est pas l'essentiel.
La cause racine n'est-elle pas dans l'égoïsme de ceux qui détiennent le pouvoir et prétendent à l'organisation de notre société, mais aussi à notre égoïsme fondamental, résultant de notre sentiment viscéral de séparation?
Chacun de nous, s'identifiant à sa petite personne, se sent séparé, menacé, misérable, et ne fait que s'isoler davantage, se coupant de son être profond, de la nature, des autres....
Il en résulte cette société malade et indigne, et il est probable qu'à des degrés divers, nous soyons tous confrontés à ses dysfonctionnements.
Chacun tente de tirer son épingle du jeu, contribuant en fait à cette misère.
Bien sûr, les solutions à ces problèmes sont nationales, internationales même, mais elles débutent en chacun de nous par la reconnaissance profonde de notre véritable nature et la compréhension que nous la partageons avec tous les êtres.
Seule cette compréhension,  pourra créer en nous le bonheur que nous recherchons et permettre l'avènement d'une société et d'un monde paisible, digne et heureux.