samedi 25 février 2012

La mort si banale, hommage a M .

Une personne proche est décédée.
Appelés en urgence, rentrant dans le grand appartement, étrangement silencieux, surchargé de souvenirs, il a été facile de retracer ses derniers moments.

En fin de matinée, après avoir trainé un peu au lit, elle s'est levée.
Début d'une nouvelle journée, sans histoire, que rien sans doute ne viendrait différencier d'hier, un peu trop vide.
Puis rituel du petit déjeuner, toujours le même, dans une grande tasse, à la table de la cuisine, seule.
L'idée d'aller relever le courrier apparaît.
Elle prend ses clefs, laisse le thé fumant sur place, il sera encore chaud quand elle remontera dans quelques minutes, et ce sera agréable de siroter le breuvage parfumé en lisant son courrier.
Elle laisse la porte se refermer derrière elle, la lumière allumée.
Elle descend quelques marches, un étage, jusqu'aux boites aux lettres.
Et là; perte d'équilibre, glissade, chute.
Le crâne heurte les marches, durement.....Perte de connaissance.

Elle ne remontera jamais plus à l'appartement.
Le thé refroidit, une journée comme toutes les autres continue, dans l'indifférence générale.
La mort est passée, si simple, si banale, on l'oublierait presque.
Mais le thé reste là, un léger dépôt s'est formé sur les bords de la tasse de porcelaine blanche, rien ne bouge, il ne s'est pas passé grand chose, mais rien ne sera plus comme avant.
Le temps implacable poursuit sa route.
Dans le grand appartement vide il semble pourtant étrangement suspendu.
Les ancêtres au mur, enfermés dans leurs tableaux, nous regardent d'un air sévère, comme si on dérangeait le silence d'où ils viennent et où tout retourne sans cesse.

mardi 21 février 2012

Conscient de la Conscience .

Question:
Comment rester consciente d'être Conscience, et ce, même dans tous les aspects de la vie quotidienne?

Réponse :
Il y a dans la réponse à cette question deux aspects.

Le premier, c'est que c'est simplement impossible.
C'est comme si vous me demandiez: comment bêcher avec un râteau, ou faire rentrer un objet carré dans un trou rond; ou plus spécifiquement, comment une petite partie, peut-elle connaître la totalité?
Comment un petit moi, la personne, pourrait-il se saisir du tout, la Conscience?

Le deuxième aspect de la réponse, est que c'est parfaitement inutile.
Une fois compris que la personne, corps-mental, ne pourra jamais par elle-même se saisir de Cela, alors toutes les tentatives pour le faire peuvent nous quitter.
Plus besoin de chercher à être conscient ni de maintenir quoique ce soit.
Lorsque la personne cesse d'essayer de la trouver, c'est la Conscience qui nous trouve.
Il suffit de se détendre, sans effort et sans intention, considérer cette belle personne corps-mental, comme un ami, mais sans plus.
Vous le dites vous-même, lorsque nous agissons dans la vie quotidienne, quand nous mangeons, il y a conscience de manger; quand nous nous lavons, il y a conscience de se laver....
Cette Conscience de... est "LA" Conscience; et ça suffit.
Si vous regardez bien, vous verrez qu'il n'y a personne pour en être conscient.

La Conscience se connaît elle-même, par elle-même, sans intermédiaire.

Autrement dit, il n'y a que Conscience, et tout apparaît en elle, comme sensations, pensées, ou perceptions, y compris la tentative, inutile, d'être consciente de ce qui l'est déjà sans vous .

Alors, si Cela est réalisé, les objets, au lieu de paraître être des obstacles, deviennent des aides, car ils pointent tous vers la Conscience que vous êtes. (sans qu'il n'y ait personne pour s'en saisir, la voir , ou en être conscient).
C'est la célébration.

jeudi 16 février 2012

Méditation et non-dualité : l' amour qui guérit.

Asseyez-vous simplement, sans recherche.
Laissez librement la possibilité à tout ce qui souhaite se manifester en vous, d'apparaître.
Voyez simplement ce qui est. Cette chère personnalité, avec ses caractéristiques, parfois terribles.
Vous pouvez être même la pire des personnes; un bourreau, un sadique, un pervers; peut-être portez-vous cela en vous.
Vous pouvez aussi peut-être porter en vous les pires souffrances, du chagrin, une infinie tristesse, des peurs sans fin....
Bien sûr, vous pouvez aussi découvrir toutes sortes de bonnes choses; mais il est plus facile de constater combien nous sommes merveilleux, que de voir notre misère.

Alors simplement, voyez tout cela apparaître et se déployer.
Ne refusez rien, ne fuyez pas.
Observez comment cela est simplement accueilli, sans jugement; et s'il y a jugement, voyez qu'il est aussi accueilli.
Laissez tout cela se montrer à vous, sans commentaire.
Vous êtes tout cela, mais il y a aussi cet espace, qui voit et qui écoute, en lequel tout est simplement accepté.
Même le pire, lorsqu'il apparaît dans cet espace, ne le dérange pas.
Tout cela pourra peut-être vous parler ou vous laisser indifférent.
Simplement, voyez que cet espace d'accueil pour tout ce qui veut se déployer en lui, est un espace d'amour, d'accueil inconditionnel.
Lorsque vous le reconnaissez, un soupir apparaît, une paix.
Laissez faire, doucement, restez là, en lui.
Laissez toutes choses se poser, se relâcher, être juste là.
Vous même , êtes supporté , accueilli, apaisé, dans cette Présence.

Cet espace d'amour, qui en fait n'a jamais été séparé de nous, n'est il pas l'essence de toute guérison?

dimanche 12 février 2012

Faire face à la mort ou à la souffrance d'un proche.

Question :
Comment faire face à la mort ou à la souffrance d'un proche?
Comment trouver les mots pour réconforter?

Réponse:
Nous l'oublions souvent, mais la vie est terrible.
Chaque jour, de multiples et insupportables souffrances ravagent le monde.
Chaque jour des enfants meurent, chaque jour il y a des catastrophes, des guerres et toutes sortes d'atrocités.
La mort n'est jamais loin, mais nous préférons l'oublier et regarder ailleurs .
Lorsqu'elle nous touche, nous-même , ou à travers nos proches, elle est l'invitation à voir que ce monde si séduisant n'est que terriblement incertain et éphémère.
Que dire à quelqu'un touché de plein fouet par le malheur?
Ne portons-nous pas en nous toutes les souffrances possibles?
L'invitation, je crois, est d'habiter sciemment ce "monde au-delà du monde", car le vrai repos, la vraie consolation, ne sont pas dans les objets.
Cela suppose, d'instant en instant, de laisser toutes choses naître et mourir en nous.
L'invitation est bien de découvrir la joie tranquille ou la paix heureuse qui ne dépendent de rien et sont le parfum de "ce qui ni ne naît, ni ne meurt".
Parfois ce sont les souffrances qui viennent nous le rappeler.

Alors, lorsque nous habitons cette tranquillité, peut-être saurons nous naturellement trouver les mots, les gestes, les silences, appropriés envers ceux qui souffrent à nos cotés.
Mais ce n'est jamais une question de recette.

mardi 7 février 2012

Méditation et non-dualité: rencontre en Provence dans le Luberon : les 18 et 19 Février 2012 .

Méditation et non-dualité
Découverte de la Présence
Célébration de la Concience.


Rencontre en Provence dans le Luberon, vers Apt.
Samedi 18 et dimanche 19 Février 2012.


La rencontre débute le samedi de 19h a 21h30.
Le dimanche de 10h jusqu'en fin d'apres midi.

Pas d'hébergement sur place,mais nombreuses chambres d'hotes pas loin (nous consulter)
Il est aussi possible de ne venir que le dimanche.

Au programme: méditation, entretiens, approche corporelle.

Renseignements inscriptions:
écrire: lemoinegojo@gmail.com

A noter aussi :
Une autre rencontre aurra lieu les samedi et dimanche 17 et 18 mars 2012

Groupe "non-dualité" sur Apt(84):
tous les mercredi soirs a 19h : méditation,entretien.
Avec le moine Gojo .

A bientot.

mercredi 1 février 2012

Méditation et non-dualité , le parfum.

Laissez tout le champ du connu, c'est-à-dire du perçu, apparaître librement en vous.
N'exercez aucune censure, aucun contrôle.
Ce qui est ainsi perçu, est laissé libre de l'être, mais nous ne nous y arrêtons pas.

L'intention éventuelle de contrôler, de maîtriser -que ce soit pour ajourner ou prolonger ce qui apparaît- étant elle-même l'expression du perçu, cherchant ainsi à se maintenir d'une façon ou d'une autre, nous la laissons de coté.

Lorsque ainsi toute censure disparaît, que l'attention devient totalement passive, c'est-à-dire sans intention et sans direction, une ouverture apparaît.
Nous ne sommes pas l'artisan de cette ouverture.
Elle est simplement l'expression de la compréhension.
Nous-même, en temps que personne, corps-mental, apparaissons en elle.
Elle n'est pas un moyen.
En elle, nous sommes simplement disponible, c'est-à-dire sans recherche.

C'est dans cette absence que peut-être s'invitera en nous ce que nous recherchions en vain.
La joie tranquille, la paix heureuse, en sont le parfum.